La paléographie
L'Histoire avec un grand H au travers d'écrits variés (des édits royaux à de simples correspondances), une calligraphie mystérieuse, de magnifiques enluminures, ..., la paléographie vous permet d'accéder à un univers fascinant !
Lettres patentes données à Edimbourg par Charles II roi d'Angleterre portant reconnaissance de noblesse, 3 décembre 1674 (AncDK5_3)
La paléographie, kézako ?
La paléographie est la science des écritures manuscrites anciennes, quelle que soit la langue utilisée (latin, langue régionale, vieux français). Cette discipline est incontournable pour toute personne souhaitant étudier des sources antérieures au 19ème siècle. La lecture de textes manuscrits s’avère parfois difficile : la forme des lettres évolue dans le temps, l’orthographe peut s’avérer déroutante. Le vocabulaire et les nombreuses abréviations utilisées rendent les textes obscurs.
La paléographie n’est pas qu’un simple exercice de lecture, c’est aussi un exercice de transcription. Elle rend compréhensible à un lecteur contemporain un document ancien.
Déclaration de Nicolas Marteel et Adrien Casserin en date du 28 décembre 1696 à Zuydcoote (AncDK520)
Transcription
[Zuytcoote Dépendance de Dunkerque 28 Décembre 1696]
- Les soussignés Nicolas Marteel ayant esté
- ancien bourgmestre de la Seigneurie de Zuytcoote
- et de présent eschevin d’ycelle et Andrien
- Casserin, marguillier de l’église d’icelle
- déclarons et pour vérité attestons à tous
- qu'il appartiendra que dans la dite seigneurie
- il n’ÿ at aucuns biens soit héritages
- ou rentes dévolues ou appartenants
- au gens de mainmorte soit à l’église ou
- à la table des pauvres et ce depuis
- l’an mil six cens vingt ung, en
- foÿ de quoÿ avons signé la présente
- déclaration pour satisfaire à l’ordonnance
- de sa Majesté du 27ème jour d’octobre
- de la présente année mil six cens quatrevingt
- seize fait ce vingt huitième décembre
- mil six cens quatrevingt seize
Signatures : Nicolas Marteel et Andryen Van de Casseryn
Petits conseils pour nouveau paléographe
- Commencer par des écrits du 18ème siècle que vous pouvez lire sans difficulté puis enchainer sur des textes plus anciens
- Faire une photo du texte manuscrit original – cela permettra de zoomer pour mieux voir les lettres
- Si vous travaillez à partir d’une impression : numéroter les lignes et utiliser la même numérotation pour la transcription. Si vous travaillez à partir d’un manuscrit original, il faut dans la transcription aller à la ligne comme dans le document original
- Faire une première lecture du texte entier pour si possible en comprendre le sens général
- Chercher à identifier les mots, les phrases et formules usuelles, les abréviations que vous reconnaissez
- Développer les abréviations dans la transcription pour aider à la compréhension du texte
- Ne pas rester bloqué sur un mot ou un passage illisible : laisser en blanc ces « trous », qui pourront être comblés par une (ou des) nouvelle(s) lecture(s)
- Respecter l’orthographe du texte original (même si elle vous choque !)
- Séparer les mots qui étaient attachés ensemble dans le texte original
- Accentuation, ponctuation, majuscules, minuscules : appliquer les règles actuelles sans tenir compte du texte
Pour plus d'informations concernant la paléographie, vous pouvez également consulter :
- Le portail national des Archives (France Archives)
- Le site Lexilogos, il donne l’accès à un dictionnaire ancien (Godefroy) utile pour retrouver les sens anciens et oubliés des mots (Dictionnaire de français ancien)